Le 27 octobre dernier, les élèves rentrés en août, recevaient leurs insignes d’arpète et le lendemain, ils étaient officiellement présentés au Drapeau de l’École, marquant ainsi leur entrée dans le monde militaire. Le jeudi 15 décembre, ils sont rentrés officiellement dans la grande famille des arpètes lors d’une cérémonie présidée par le général d’armée aérienne Stéphane MILLE chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, et en présence du général de corps aérien Manuel ALVAREZ (P 95) directeur des ressources humaines de l’armée de l’air et de l’espace.

En effet lors de cette cérémonie la P155 a reçu comme parrain, le Capitaine Albert RAFFIN P1936.

Baptême de la promotion 155 “Capitaine Albert RAFFIN” 1

La veille au soir, le Bureau composé du président Didier LOOTEN (P87), du vice-président Jean-Pierre HAVIEZ (P79), du trésorier général Joël ABRAHAM (P97) et du secrétaire général Grégory PÉROTIN (P130), a rejoint l’École pour participer à un tour de veillée d’armes. En effet de 20h à 6h du matin, les élèves se relèvent toute la nuit, par groupe de neuf et pour une faction de 20 minutes, au garde-à-vous, devant la photo du parrain.

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Le lendemain, à 8h30, la promotion était réunie entre les bâtiments N7 et N8, pour la cérémonie de la flamme de la promotion et pour le dévoilement de la plaque du parrain. Cette plaque sera mise en place au pied de l’arbre de promotion au départ de celle-ci.

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Deux heures plus tard, c’est sur la place d’armes, sous la bruine et par une température glaciale que la cérémonie de baptême s’est déroulée. En plus du Bureau et de Marie notre secrétaire, l’AETA était représentée par Michel RIBOT (P3), Daniel MOINDRON (P44), Bernard DUVIGNEAU (P46) ainsi que notre fidèle porte drapeau Maxime BADAUD (P94)

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A la question du major de promotion sur le nom du parrain, le général MILLE qui a tenu à présider lui-même cette cérémonie, a répondu « Par décision de monsieur le ministre des armées, votre promotion portera le nom du capitaine Albert RAFFIN » et par un ordre du jour il évoquait la carrière exemplaire de celui qui devint par la suite parrain de la base aérienne 722.

Puis le colonel Sébastien BLEUNVEN inséra le fanion dans le canon de l’arme du major de promotion.

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Le capitaine Albert RAFFIN est né le 07 mai 1920 à Bantanges, en Saône-et-Loire. Le jeune Albert intègre le 5 octobre 1936 la P1936 au sein l’École des apprentis mécaniciens de l’armée de l’air de Rochefort, comme mécanicien avion. Breveté supérieur en 1938, il rejoint le Groupe de bombardement 2/33 basé à Nancy. A la dissolution de la 33ième escadre en 1939, le sergent RAFFIN est affecté, toujours à Nancy, à la 52ème escadre de reconnaissance.

 

Quelques jours avant la mobilisation générale, le sergent Raffin embarque à Bordeaux, le 27 août 1939, à bord de « l’Asie », pour participer à la campagne d’Algérie. En 1940, il est affecté au groupe de reconnaissance 2/52 basé à Oran (Algérie). En 1943 le sergent-chef Albert Raffin est affecté au Groupe de bombardement moyen (GBM) 1/22 stationné à Châteaudun-du-Rhumel dans l’arrondissement de Constantine.

 

En 1944, il est breveté mitrailleur en avion (brevet n°4066) et participe alors à la campagne de France.  Son escadre, attachée au 42nd Bombardment Wing (US), rejoint le terrain d’opérations de Villacidro (Sardaigne). D’une haute valeur morale et professionnelle, il fait preuve des plus brillantes qualités techniques et d’un sang-froid remarquable. Ayant effectué 20 missions de guerre dont 11 depuis le déclenchement de l’offensive alliée du 12 avril 1944, il est cité à l’ordre de l’armée aérienne.

Équipage d’élite formant un ensemble de cohérence parfaite, toujours à sa place en vol, malgré les réactions intenses de la défense contre avions allemande (Flak), le sergent-chef Raffin a permis de réaliser par son calme de très belles concentrations de bombes sur les objectifs assignés. Il a participé le 12 mai 1944 à la destruction d’un PC allemand. Le 6 juin 1944 son avion a été sérieusement atteint par la Flak alors qu’il participait au bombardement et à l’obstruction d’un carrefour routier à Terni (Italie).

 

Peu après, il est cité à l’ordre de l’aviation de bombardement pour le motif suivant :

Équipage ailier et chef d’élément réputé pour son calme et sa ténacité malgré les épreuves subies dans les premières missions. Au cours du mois de juin et juillet 1944, le sergent-chef Raffin a participé à de très nombreuses missions sur l’Italie. Par une tenue de place sans défaillance même dans les tirs précis de la DCA le sergent-chef Raffin a contribué à la destruction de nombreux ponts et d’un dépôt d’essence. Le 11 juillet 1944, sa formation étant attaquée par la force de 24 chasseurs, par son sang-froid, sa vigilance et ses tirs il a permis d’abattre deux avions ennemis sans perte ni dommage pour la formation.

 

Il est nommé Sous-lieutenant le 25 août 1944. En 1945, il est de nouveau cité à l’ordre de l’aviation de bombardement pour des actions de guerre qui se sont déroulés en 1944 :

Au cours d’une mission, le 22 avril 1944, à Pontassieve (Italie), il contribue par son sang-froid et sa très grande valeur professionnelle a sauvé l’équipage et l’avion dans des circonstances critiques. Ce 22 avril 1944, son avion ayant été gravement endommagé par un obus de 88 qui a entrainé l’arrêt du moteur droit par rupture de toutes les commandes, le sergent-chef Raffin est parvenu depuis la cabine du navigateur et en agissant sur les extrémités des câbles sectionnés, à remettre ce moteur en route, permettant le retour de l’avion en territoire ami après une traversée de 110 kms au-dessus de la mer. Ayant reçu un éclat d’obus qui lui a occasionné une forte ecchymose à la hanche droite, le sergent-chef Raffin ne s’est préoccupé de se faire soigner qu’après avoir mis son avion hors de danger.

 

A l’armistice, il est affecté au Centre d’instruction de chasse et de bombardement de Toulouse puis fait mouvement sur Avord et sert comme officier mécanicien, chef des services techniques, puis commandant de la division avion. Il est nommé lieutenant le 25 aout 1946. En 1950 il est affecté à l’École de transformation de pilotage sur bimoteur 3/702 d’Avord en qualité d’officier à l’instruction de navigateur puis d’instructeur navigateur. Il y obtient son brevet d’observateur en avion sous spécialité navigateur le 25 novembre de la même année. Le 1er octobre 1952, il est nommé capitaine.

 

En 1953 il est envoyé en Extrême-Orient et rejoint, en Indochine, le Groupe de transport 2/64 Anjou puis le Groupe de transport 2/62 Franche-Comté en qualité d’officier naviguant en escadrille. Il effectue de nombreuses missions au nord et au centre du pays ainsi que pour assurer le pont aérien de Na-San. Le 19 octobre 1953, vers 11H00, chargé de ravitailler une unité en opération dans le delta tonkinois, le Dakota C-47 n°404 immatriculé FRAZZ percute une petite digue à 1800 mètre du bout de piste. L’avion était annoncé en difficulté à la tour quelques minutes auparavant. Le capitaine Albert Raffin est mortellement blessé.

 

Totalisant en Indochine 38 missions de guerre, sa dernière citation, à titre posthume, comporte l’attribution de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures (TOE) avec palme.

 

Le 28 juillet 1963, la Base aérienne 722, prend le nom de « Capitaine Albert Raffin ». L’armée de l’air honore ainsi pour ses qualités et ses actes au combat, un de ses plus brillants arpètes.

 

Le capitaine Albert Raffin est Chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre avec 2 étoiles vermeil et 2 palmes de bronze, de la croix de guerre des TOE avec palme, de la Médaille coloniale avec agrafe « Extrême-Orient » de l’Air Medal et de la Distinguished unit citation.

 

Il totalise 1570 heures de vol dont 108 missions de guerre.