Voyage au centre de la terre pour les arpètes Lorrains.
Le dimanche 29 juin à 9 heures 30, nous étions 24 arpètes et conjointes à partir pour un voyage au centre de la terre.
Casqués, vêtus chaudement, nous attendons, impatiemment, le petit train qui nous emmènera dans les entrailles de la mine de fer d’Husigny–Gondrange, à la frontière franco-luxembourgeoise.
Le départ est donné. La transition est rude, prés de 30 degrés en extérieur, seulement 12 dans la mine. Après quelques centaines de mètres sur une voie ferrée presque centenaire, dans un train prévu pour le transport du minerai et modifié par une équipe de bénévoles pour déplacer des personnes, nous embarquions dans trois fourgonnettes pour arriver au départ d’une visite pédestre pleine de surprises.
Equipés de lampes frontales, nous entrons dans une salle d’exposition où nous découvrons une multitude d’objets qui ont servis aux mineurs et de photos qui reprennent les temps forts des différentes de l’exploitation de cette mine qui a définitivement fermée en 1976.
Après une présentation de cette salle par notre guide, ancien de l’Armée de Terre, nous commençons notre visite dans les entrailles de la mine. Différents ateliers présentent les conditions de travail des mineurs durant les différentes périodes d’activité du site.
Au commencement, tout se faisait à la force de l’homme. Certains d’entre nous ont pu se rendre compte de la force nécessaire en soupesant une barre à mine. Il en fallait de la force !! Le cheval est arrivé pour tracter le minerai vers l’extérieur. Dix vagonets maximum. L’animal comptait le nombre de cliquetis qui accompagnait l’accrochage des vagonets les uns autres. S’il comptait 11 sons, le train restait sur place. Les mineurs, pensant tromper le cheval, accrochaient deux vagonets ensembles avant de les relier à la rame. Malheureusement, au démarrage, il y avait 11 cliquetis. Le cheval s’arrêtait immédiatement. Comme quoi, les grèves ne sont pas l’apanage des hommes.
Notre guide qui caresse l’animal qui est à l’écurie. Remarquez les fils électriques fixés au plafond par des isolateurs en porcelaine. Installation d’époque.
L’arrivée de l’électricité facilite le travail. L’inconvénient, la longueur des câbles, et la puissance qui était limitée.
En complément, il y eu l’air comprimé. Technologie qui permettait d’avoir une plus grande puissance, mais le bruit était l’inconvénient majeur.
Une assemblée très attentive.
La technologie la mieux adaptée, associant puissance et flexibilité, qui accompagna les forçats du minerai, est le diesel. Plus silencieux que l’air comprimé, plus puissant que l’électricité, mais plus nocif à cause des gaz d’échappements. Pour palier cet inconvénient majeur, les véhicules étaient équipés de boîte à décantation. Les gaz passaient dans une cuve remplie d’eau, les particules lourdes sont alors emprisonnées et tombent dans le fond de ce filtre qui ne libère que de la vapeur d’eau. Toutes les quatre heures, à mi-poste, il fallait nettoyer ces boîtes.
Un aperçu de la collection impressionnante des machines, toutes en état de fonctionnement, qui appartiennent à un collectionneur privé.
Cette visite est très particulière, car nous ne visitons pas un musée, mais nous vivons la mine. En effet, nos accompagnateurs font fonctionner les différentes machines pour que, nous les aviateurs (comme tous visiteurs), nous prenions conscience de la difficulté du travail de mineur.
Les soutènements des galeries étaient réalisés en bois de sapin. Nous ne le savons pas forcément, mais le sapin est un bois qui chante. Lorsque la roche commence à faire pression sur le bois, le sapin craque avant de casser, contrairement au chêne, qui, bien plus solide que le sapin, cède sans prévenir. Le meilleur ami du mineur de fer est le rat… En effet, si les rats s’enfuient, la galerie va s’effondrer, donc évacuation immédiate de tout le personnel.
Coin repas mobile qui permettait aux
mineurs de mettre moins de temps pour Une représentation très réaliste d’une
casser la croute en fonction de l’avancée sortie de minerai du fond de taille.
du chantier.
Cette visite se termina par un moment convivial autour d’un excellent barbecue, organisé par nos hôtes.
Discussion autour d’un verre, entre visiteurs et bénévoles Une vue de nos cuisiniers autour Aa du barbecue, fabrication locale.
Une grande tablée, qui profite d’un très bon repas en commentant une magnifique visite.
Cette journée fut possible grâce à un arpète, j’ai nommé Jean Paul CROATTI, nouveau vice-président de notre section, et une équipe de bénévoles qui ne compte ni leur temps ni leur sueur pour, comme ils le disent si bien, non pas être nostalgique de l’époque des mines (qui voudrait travailler 8 heures par jour dans une telle poussière, dans le noir et le bruit ?), mais seulement pour faire perdurer le devoir de mémoire industrielle.
UN GRAND MERCI A TOUS, et rendez-vous est pris pour fêter Sainte Barbe, patronne des mineurs, avec eux début décembre.

Commentaires0
Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire
Articles suggérés