Ce mardi 13 juin 2023, après un travail préparatoire de notre Président de Section Midi-Pyrénées Claude Zambon P81 et de l’équipe Ariègeoise d’Olivier Cachoux P93, une quarantaine de participants se retrouvaient sur le site verdoyant des forges de Pyrène, situé en bordure de l’Ariège sur la commune de Montgaillard.

 

 

Après la photo de groupe et la bénédiction de notre Diacre ariègeois Pierre Cazade P21, la procession de nos pèlerins s’étant acquittée d’une « obole commerciale » pouvait débuter en commençant par les musées des métaux, du bois, du cuir, de l’horlogerie, de la vannerie et de la saboterie.

 

« Le Choumac Ariègeois » 4

 

Les réalisations locales exposées des 2 derniers siècles, ont fait découvrir à nos « Choumacs et autres arpètes » la qualité des objets, réalisés avec les moyens de l’époque et matériaux régionaux.

 

 

Après une pause repas et en vue de digérer le succulent cassoulet local, « Mounjetado », le cortège de nos pénitents gourmands se scinda en deux groupes afin de parcourir les différents ateliers pratiques.

 

 

La première leçon autour d’un four à pain géant permit à nos conjointes d’échanger sur la réalisation de couronnes et autres fougasses.

A peine sortis, une charmante institutrice nous convia après contrôle des mains à nous installer sur les pupitres d’antan, avec encriers d’époque 1905, pour rédiger à la plume « sergent major » une page de calligraphie. Bernard Espada P46 notre photographe échappant au test, mais quelque peu indiscipliné, fit la lecture à haute voix des consignes de discipline de l’époque, et un rappel sur les « unités métriques en vigueur », base fondamentale pour nos arpètes.

La révision récompensée par quelques « bons points », nos studieux élèves titulaires du Certificat d’Etudes Primaires » se dirigèrent vers la forge à Martinet.

Un animateur très enthousiaste nous présenta la réalisation d’une pièce à partir d’un bloc de fer porté au rouge. Puis il réalisa une pièce par percussions répétées d’un martinet entraîné par une roue à aube, mue par le flot d’une dérivation de l’Ariège et selon un séquencement qu’il dictait « au maître de la roue ».

 

« Le Choumac Ariègeois » 11

 

Tout ce beau monde, après un diaporama vidéo sur les différents métiers liés aux forges, prit un chemin longeant la rivière limpide bordée d’arbres majestueux, échappant à l’orpaillage à la bâtée et se retrouva à la boutique.

Les yeux brillants de ce retour « aux sources dans un cadre bucolique », chacun se promit de se retrouver lors du prochain événement. Tout en chantonnant le mot de la fin, » Non, non, non non ST ELOI n’est pas mort, car il Forge encore ».

Pour le Bureau AETA MIDI-PYRENEES,

B.Espada P46

 

« Le Choumac Ariègeois » 12

 

LE « CHOUMAC » OU CHAUDRONNIER

Ce métier remonte à la nuit des temps : au-delà de l’antiquité, de la préhistoire. Dès la découverte des métaux (fer, cuivre, bronze) les hommes ont cherché à les travailler par moulage, ciselage, et formage. Ce dernier a donné naissance à la chaudronnerie qui a pour but de fabriquer des objets et matériels divers par la mise en forme de de blocs ou feuilles de métaux d’épaisseur fine ou moyenne.

La corporation des chaudronniers occupe une place très ancienne Les statuts de cette communauté sont antérieurs au règne de Charles VI (Ils s’appelaient alors chauderonniers). Ils furent confirmés sous Louis XII. La corporation avait deux courtiers qui lui servaient d’intermédiaires avec les marchands forains, et auxquels il était interdit de vendre pour leur propre compte.

Quant aux forains, ils ne pouvaient eux-mêmes vendre dans Paris aucun article de chaudronnerie autrement qu’en gros ; le minimum du chiffre de vente était fixé à 40 livres. Pour être reçu maître chaudronnier, il fallait justifier d’un apprentissage de 6 ans minimum et payer 600 livres ; en outre, le brevet coûtait 110 livres.

Le CHOUMAC

Le terme de « choumac » pour désigner les chaudronniers est ancien. Il provient de « shumacher », littéralement en allemand « faiseur de chaussures » par analogie avec les coups de marteau, le pliage du cuir et le franc-parler des savetiers, cordonniers et autres bouifs.