C’est sous un soleil généreux, que les Arpètes de la P88.30 se sont retrouvés ce 20 Octobre 2018. Le 04 Septembre 1988, jour de la Sainte Rosalie, cela ne s’invente pas, nous avons intégré cette promotion SGT PRIGNEAU.

Ce samedi, à 10h30, des voitures venues des quatre coins de France, affluent à l’entrée Base. A bord de ces véhicules, une cinquantaine de jeunes hommes dynamiques aux tempes grisonnantes se présentent les uns aux autres. Ils ne sont pas inconnus mais ont un peu changé, il nous faut remettre un nom sur tous ces visages. Certains sont venus avec femme, enfants, tous se redécouvrent, tout se fait naturellement. A l’écoute des noms de chacun, la mémoire et des images du siècle dernier nous reviennent. Quelques rides et parfois quelques kilos de maturité n’altèrent en rien nos souvenirs. Nous reprenons presque la conversation où elle s’était arrêtée… il y a 30 ans.

Notre ami, l’ADC Stéphane Le Cras, instructeur à Saintes, a activé ses réseaux afin de nous réunir; c’est lui qui nous présente la Base. Bien sûr, l’enseignement a évolué, le matériel aussi, les filières sont au goût du jour, mais dans le fond, nous ne nous sentons pas étrangers en ces lieux, nous sommes un peu chez nous; drôle de sensation, du bonheur, du partage, de la complicité, des échanges, un voyage dans le temps. Après un bon repas au Mess Officiers (merci aux personnels de services), une visite du site nous est proposée. Quel choc ! Plus de Rosalie, un T5 à l’abandon, des élèves en treillis, des filles, non vraiment rien ne va plus….

En milieu d’après-midi, la visite se termine déjà…il est temps pour certains de nous quitter, des obligations d’adultes sans doute. Tant pis pour eux, ils ne prendront pas l’apéro sur la place de l’Arc de Triomphe, ils ne mangeront pas non plus au Procopio, le repère de l’époque. Durant cette journée, les conversations vont bon train. Nous nous racontons les anecdotes vécues ensemble puis nous nous questionnons également sur le devenir de chacun. Nous nous racontons aussi des banalités et des âneries, énumérons les absents. Certains sont encore dans l’Armée avec parfois une bien belle carrière. D’autres ont quitté cette grande famille pour diverses raisons, les aléas de la vie, les opportunités, les déceptions. Dans le civil, les anciens Arpètes s’éparpillent, nous les retrouvons dans tous les domaines, c’est rassurant, l’Arpète s’adapte à toutes les situations, il sait rebondir.

Le dimanche, quelques âmes de la P113 errent encore dans la ville, profitant du soleil persistant. Ils se regroupent, pour prolonger un peu ce moment, autour d’un ultime repas, avant de se séparer à nouveau, mais pas pour trente ans, c’est promis. Les aux revoirs ne sont pas douloureux, nous savons maintenant que l’on peut se rencontrer à nouveau; les visages oubliés ont, à présent, des noms pour longtemps gravés dans nos petites têtes d’Arpètes.

David GIORDANO, P113.