C’est à une Saint Eloi exceptionnelle que les arpètes bretons étaient conviés ce samedi 25 novembre 2023.
Nous avions rendez-vous à la ferme auberge « Le Cadran Solaire » à Gomené (22) pour cette fête annuelle. Située en centre Bretagne, c’est dans ce cadre bucolique que nous nous sommes retrouvés pour célébrer notre saint patron.
Un café d’accueil accompagné de gâteaux nous attendait dans une grande salle réchauffée par une grande cheminée où brulait un bon feu de bois, car il faisait frais en cette matinée d’automne au milieu de la Bretagne, et certains avaient eu plus de deux heures de route pour rallier notre point de rencontre.
Notre président de section Dominik HERMOUET (P53) a souhaité la bienvenue à tous, et en particulier à deux anciens présidents de l’AETA, Gérard LE NOC (P46) et Hervé VOURC’H (P59), à Bernard DUVIGNEAU (P46) vice-président de l’AETA pendant une quinzaine d’années et à Freddy MACQUET (P109), secrétaire général de l’AETA depuis cette année. On constatera que la Bretagne est bien impliquée dans le fonctionnement de l’AETA Nationale.
Cette année, Dominik avait convié le réalisateur d’un film relatant un fait d’armes de la résistance locale qui s’est déroulé en 1944 dans une petite ville proche de notre lieu de rassemblement, à Plémet (22).
Michel MIHAMI, le réalisateur de ce film « La colonne infernale », a découvert cet épisode historique en voyant parmi les photos d’une exposition organisée dans la mairie de Plémet, une photo d’un prêtre (l’abbé RADENAC) portant une mitraillette Sten, ce qui l’a pour le moins interpellé ! Renseignements pris, c’était bien une photo authentique, et pas un montage récent, et c’est de là que Michel a entamé des recherches sur cet épisode, et a décidé d’en faire un film.
Pour résumer cette histoire, une colonne de 247 allemands, de toutes armes, cherchait à rejoindre la poche de Lorient en ce début août 1944, venant de la côte des « Côtes du Nord » appellation du département à l’époque. Ce faisant, cette troupe commettait des exactions et des meurtres au cours de leur périple. Le curé de la petite ville de Plémet a décidé de tenter le tout pour le tout et, avec l’assentiment du maire, et le concours de la population, aidés des FFI, de tenter d’arrêter cette colonne, en leur faisant croire que les américains étaient dans leur commune. Ce 6 août 1944, il alla donc au devant de ces soldats, et réussi, en bluffant, à convaincre le chef de l’inutilité de continuer le combat, car s’ils persistaient, ils seraient tous tués par les américains qui, leur dit-il, les attendaient dans la prochaine bourgade. Après hésitation et discussion avec sa troupe, le commandant allemand accepta que ses hommes déposent les armes, et se constituent prisonniers. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant, arrivé dans le bourg, que les américains n’étaient pas encore là, et que seuls les attendaient des FFI et des civils en armes ! Heureusement, les américains arrivèrent le lendemain pour prendre en charge ces prisonniers, victimes d’un coup de bluff très risqué du prêtre et de la population de Plémet !
Le réalisateur, accompagné du personnage principal -le curé (rôle tenu par Yvon ROLLAND), en tenue d’époque avec son béret et un brassard FFI sur sa soutane- nous a expliqué lui-même cette histoire, sa surprise en découvrant ce fait d’armes, et tout ce qu’il a fallu déployer comme énergie pour parvenir à bâtir ce film ; puis après nous avoir projeté la bande annonce, il a répondu à nos diverses questions, ajoutant des anecdotes sur le tournage qui s’est étalé sur six ans, avec tout ce que cela comporte comme risques sur la disponibilité des personnages et des figurants. Tout cela avec très peu de moyens financiers, puisqu’il s’agit d’une association et non d’une société de production !
De chaleureux applaudissements ont conclu cette première partie de notre matinée ; puis place à la cérémonie habituelle de coupe des cravates, sous la houlette de Xavier LE BAIL (P118), notre fidèle Saint Eloi dans son magnifique costume, sous les yeux surpris du réalisateur qui ne pensait pas que les cravates seraient vraiment coupées ! Là, en effet, pas de trucage, ce n’est pas du cinéma !
Avant d’aller vers la salle de restaurant, nous sortons dans la fraîcheur mais sous le soleil, pour la photo de groupe, rangés derrière la banderole de notre section, apportée par Philippe BENOIT (P78), qui est aussi notre porte-drapeau, sans oublier Pierre LE GOFF (P80), porte-drapeau adjoint, et avec l’affiche du film déployée par la sympathique équipe de tournage qui a partagé cette journée avec nous.
