Bien avant que le soleil ne soit levé, Zeus avait déjà tonné, grondé et donné de la voix pour que le ciel soit épuré, essoré…Il le fut.

Il était attendu…ce temps de la rencontre et du partage, sorte d’arrêt sur image pour tenter de maîtriser tant soit peu, ce fil de vie qui parfois nous échappe…vingt ans. 20 ans déjà, gage de jeunesse diront certains et qui nous ferait encore, parfois, ressentir « des papillons dans le ventre », signe d’un grand plaisir à l’idée de nous rencontrer à nouveau. Moments furtifs diront certains venant néanmoins marquer ces moments d’échanges, de partages teintés d’amitié, de souvenirs et de situations vécues sur le terrain de la réalité…faits d’étaux, de clés, d’outils de toutes sortes, de pieds à coulisse, de palmer, de formules où s’entrecroisent pêle-mêle, les ohms, les sinus et tout ce monde abscons pour les non-initiés..où s’entrecroisent une foultitude d’anecdotes professionnelles ». Avec le plaisir de dire ce qui a été vécu en son temps que « les moins de 20 ans…ne peuvent pas connaître » et donc d’être reconnu…L’amnésie antérograde liée à notre avancée en âge a cet avantage au moins de nous faire ressurgir quelques souvenirs lointains… »… « Etait-ce jadis ou naguère ?, je ne m’en souviens guère et si seulement c’était Hier. »

Ceci dit, aujourd’hui 17 septembre 2023, la cloche teinte, il est 10H. La « famille arpète de Vendée » est sur site, calme et tranquille, quelques poings fermés s’effleurent, des poignées de mains se serrent, des bises se donnent en attendant l’ouverture du Logis en cette journée qui se voudra belle et le sera.

C’est la journée « du patrimoine » belle comme un jour de printemps, un avion dans le lointain passe dans « le ciel si bleu…si calme » sorte de clin d’œil lancé aux arpètes et nous découvrons ce haut lieu de la Vendée. Dans le parc, à la croisée de sentiers fleuris, des artistes amateurs en herbe…sur l’herbe ou confirmés s’appliquent à reproduire ce que dame nature leur offre, nous offre. Le logis de la Chabotterie, exemple typique de l’architecture poitevine où est représenté l’art de vivre des gentilshommes à la campagne avec le sentiment, bien réel, d’être attendu pour partager un repas d’antan. Point de peine à y retrouver parfois, ces objets manipulés par nos parents, nos grands-parents et qui ont jalonné notre enfance…Dans cette bâtisse fut arrêté Charette en 1796…

Il est midi, de charmantes et gracieuses serveuses du restaurant de l’Orée de La Chabotterie s’affairent… on se serre…Un repas va être servi….La table est bonne, de quoi boire et bien boire, de quoi manger et bien manger…et du bon.

Macouin Jean (P27) géniteur de cette section créée en 2003, nous invite à observer un temps de silence à la mémoire de tous ceux qui ne sont plus…hier Gino Chiappa (P12 ), étant le dernier d’entre-eux. Le président Legast Michel (P 90) fait circuler de table en table, la photo de l’équipe prise lors de la création de la section… Bien vite, retentis le cliquetis des verres, des fourchettes et couteaux qui se croisent. Les conversations fusent de part et d’autre. Les compagnes, les épouses échangent, calmes et tranquilles…Sans leur présence où serions-nous… ? Merci mesdames… !

Le refuge de Grasla nous attend afin de faire vivre et revivre ce que furent les guerres de Vendée à travers « un village au coeur de la révolution ».

Nous sommes là, nombreux, silencieux, plongés au coeur de cette forêt de Grasla, l’ombre de la nuit venant, enveloppe bientôt cette troupe théâtrale tenant à se produire et à reproduire en itinérance, à travers arbres et taillis, une réalité qui ne peut et doit ne pas être oubliée… Ils nous surprennent en sortant de gîtes improbables. Retentis parfois des sifflets stridents lancés du haut des arbres par des guetteurs annonçant des bleus qui arriveraient…Qu’elle fut vraiment dure, pleine de tourments cette tournée de galerne, vent du nord piquant…Nous restons cois, silencieux et sidérés…En cette fin de journée tombante, seuls des restes de ce vent de galerne fait tomber encore sur nous, quelques morceaux de feuillages jaunissants…de cette fin de saison comme pour nous dire dans ce bruissement… »souviens-toi et plus jamais ça ».

Jan Maxime, Arpète d’Honneur de notre section