Cet été, en vacances en Normandie avec ma famille, je suis allé, comme beaucoup, sur les sites et les plages du débarquement. Après une matinée à visiter le site de la POINTE du HOC, l’heure était venue de trouver un en droit où déjeuner. Par hasard, nous nous arrêtions dans une petite crêperie, fort sympathique, à Vierville sur mer. Je compris assez vite que le monsieur assis derrière nous était un vétéran. Au moment de quitter la table, je suis allé le voir.

               Quelle rencontre extraordinaire… J’avais devant moi MONSIEUR Jean TURCO, 107 ans, vétéran, doyen de l’Assemblée Nationale (il fut député de Paris de 1973 à 1978). Nous avons entamé une discussion très intéressante. Il me raconta ce qu’il avait vécu lors de la seconde guerre mondiale.

Né le 19 décembre 1917 à Villejuif, mobilisé en 1918 pour effectuer 2 années de service militaire au 3^ème Régiment de Hussard de Wissembourg, son unité est devenue le 46^ème Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie. Il a servi comme éclaireur motocycliste, et a connu les durs combats de 1940.

               Après de difficiles combats, le 19 juin 1940, son unité reçoit l’ordre de stopper les allemands à Epinal dans les Vosges. Jean TURCO et ses compagnons d’armes tiennent bon, mais les pertes sont importantes… Jean TURCO est blessé par un éclat de mortier.

               Arrive l’ordre de déposer les armes, les valeureux combattants pourront ainsi rentrés chez eux. Du moins c’est ce qu’on leur avait fait croire… En fait, ils ont été donnés comme prisonniers de guerre dans les conditions d’armistice signée par le Maréchal Pétain.

               Jean TURCO se retrouve prisonnier de guerre en Allemagne, il tentera plusieurs fois de s’échapper, malheureusement sans succès. Il fut libéré en 1945, où il put rentrer chez lui, en région parisienne, 7 ans après en être parti. 

              De cette rencontre, je garde une photo, sur laquelle figure Jean TURCO, mon petit fils (un siècle les séparent) et moi-même.