Je m'appelle Léa-Iris POGGI, je suis entrée à Saintes le 1^er septembre 2002. J'avais 16 ans. Aujourd'hui, à 29 ans, je suis avocate au barreau de Paris.

Comme mes camarades de la promotion 135, j'ai sillonné le camp sud, vécu dans les bâtiments T5 et T6. J'ai étudié dans le N8 et le N7, fait la plonge, nettoyé la place d'armes, zibé des ordres non fondés, astiqué quelques ch… et même arrosé les plantes du commandant de l'EETAA.

Je ne faisais absolument pas partie des meilleurs éléments de la promotion. Mon caractère affirmé et mon attachement à ma liberté ont contribué à ce que ces deux années ne soient pas particulièrement de tout repos.

Cela m’a appris à être forte, responsable, à travailler, à marcher au pas et à savoir dédramatiser  certaines situations. Cette école qui est une école de la vie m’a enseigné très jeune ce que je n’aurais pu découvrir si j’avais vécu un parcours classique au sein d’un lycée traditionnel. Par ailleurs, j’y ai rencontré des femmes et des hommes dont les souvenirs et la vie m’accompagnent toujours aujourd’hui.

Après ces deux riches années, j’ai été mutée comme armurière à l’ESTS 15.008 de Cazaux. J’ai très vite ressenti le besoin de ne pas m’arrêter à cet emploi et d’aller de l’avant. Toutefois, je ne pouvais passer le concours des EMA puisque je n’avais alors que 18 ans. J’ai donc essayé par deux fois de commencer des études de droit à distance ce qui s’est conclu par deux échecs.

Plutôt que de me résigner, j’ai préféré suivre ce que mes tripes me commandaient. J’ai donc refusé d’aller au BS et quitté Cazaux le 17 juillet 2009 pour rejoindre une faculté de droit.

Dès la deuxième année, j’ai suivi mes enseignements à l’université parisienne Panthéon – Assas (Paris II). En 2013, j’ai été étudiante du Master 2 droit de l’immobilier et de la construction de la même école tout en passant l’examen d’accès à l’école des avocats. Une fois cette épreuve réussie, je me suis inscrite à l’école des avocats des barreaux de la Cour d’appel de Paris.

C’est ainsi que le 28 octobre 2015, soit exactement 6 ans, 3 mois et 11 jours après avoir quitté Cazaux, je prêtais le serment de la profession d’avocat.

Aujourd’hui, je travaille dans un cabinet du 6e arrondissement de Paris où j’ai effectué l’ensemble de mes stages obligatoires depuis le master 2. J’exerce principalement dans les matières liées à l’immobilier et à la construction mais également en recouvrement de créances commerciales.

Le fait d’avoir prêté serment m’a donné des perspectives tout à fait nouvelles. C’est dans cette optique d’évolution personnelle et professionnelle que je m’implique dans des projets qui me tiennent à cœur. À cet égard, je suis co-responsable au sein d’une association qui aide des jeunes scolairement en difficulté (ESA) et suis également conseillère au Conseil parisien de la jeunesse (CPJ), une instance qui permet d’associer la parole de la jeunesse aux décisions prises à la mairie de Paris et notamment à celles qui touchent à son urbanisme.

Je profite de ces quelques lignes pour encourager les jeunes arpètes – et les moins jeunes – à vivre leurs ambitions que celles-ci soient modestes, audacieuses voire téméraires. Devenez général(e) d’armée, entrepreneur(e), juge, politique, etc. Dans la vie rien n’est impossible et notre école nous a donné des armes particulièrement efficaces pour savoir envisager et nous sortir de n’importe quelle situation. Alors utilisons-les et en avant.

Léa-Iris POGGI (P135)

Extrait de la revue « Arpète toujours » n°  117 du 1er trimestre 2016